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08/02/2019
Deux très bons acteurs, une histoire invraisemblable (et pourtant parfaitement vraie) et toujours cette même interrogation sur les 40 000 personnes qui disparaissent chaque année et surtout des 10 000 dont on ne sait vraiment rien. Ça fait du monde tour cela...
L'histoire suit Jacques viguier, professeur de droit dont la femme disparaît. Elle avait une véritable vie sociale entre la danse, le tarot, son amant... et paf, plus rien. Le mari est accusé, acquitté mais la cour fait appel. Une femme persuadée de son innocence se lance tête baissée dans la défense de cet homme.
Comme souvent la vie est plus compliquée que ce qui apparaît à l'écran et le film nous le dit à la fin en insistant sur le fait que le personnage de Marina Foïs à n'a jamais existé.
Dommage car c'est ce personnage qui est le moins convaincant. Ce n'est pas le jeu de l'actrice qui est en cause mais comme dans un mauvais livre, son personnage a toujours toutes les réponses au bon moment, avec des pseudo contraintes de temps qui n'amènent rien à l'intrigue. Pire, l'image de la justice en prend un sacré coup, les divers juges et avocats de la cour passant pour une bande de clampins puisqu'on ne comprend jamais pourquoi il y a eu appel alors que tant d'éléments justifiaient la relax.
Olivier Gourmet qui joue l'avocat Dupond-Moretti a une partition plus facile mais il n'est pas évident d'être convaincant sans trop en faire lorsqu'il faut jouer le rôle d'un avocat qui aime bien se prendre lui-même pour un acteur.
Avoir un seul point de vue est vraiment gênant car on ne sait pas si il y a eu unanimité dans le premier jugement, on comprend que suivant les batailles de clocher cela peut aller dans un sens ou dans l'autre mais l'attitude du juge est vraiment puérile à certains moments et cela laisse un peu perplexe... et quand on en parle avec une amie qui est juge d'instruction et qui nous dit que pour les juges il ne fait aucun doute que Jacques Viguier est coupable, cela ajoute une couche de mystère.
Cet homme professeur de droit connaît les arcanes de la justice, cet amant qui semble avoir voulu se payer le mari ne semble pas tout blanc non plus et pourtant alors que ces deux personnages sont quasiment les plus cités dans le film, ils restent dans l'ombre et c'est la relation entre l'avocat défenseur des causes désespérées et cette femme "factice" qui occupe le devant l'écran.
Au final il y a la sensation d'être passé complètement à côté du sujet traité, d'avoir effleuré l'affaire en cause uniquement pour montrer que le doute doit profiter à l'accusé, sans chercher forcément à dévier les soupçons sur quelqu'un d'autre, mais uniquement en disant "ce n'est pas lui". C'est très bien mais quand on a un matériau aussi mystérieux sous la main et qu'il y a moyen de vraiment laisser cours à l'imagination des uns et des autres, c'est un crime cinématographique de ne pas produire une meilleure oeuvre !
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